Wat Chaloem Phra Kiat - Guide Thaïlande - Sawa'discovery

Wat Chaloem Phra Kiat

Avec ses pagodes et ses stupas juchés sur des crêtes de granit, le Wat Chaloem Phra Kiat est sans conteste le temple le plus extraordinaire de la région de Lampang. Tour d’horizon du monument.

La Thaïlande du Nord est bien connue pour ses monastères bouddhistes bâtis à flanc de colline. Mais le Wat Chaloem Phra Kiat, qui domine la large et plantureuse vallée de Lampang, sort du lot. Ce sanctuaire du xixe siècle fut élevé à la demande de Rama III pour honorer la mémoire de la reine mère Sri Sulalai. Chapeau pour l’élégant ubosot où l’art chinois sublime l’art thaï classique ! Cela dit, la vue riante au sommet de la montagne est le principal motif de déplacement. Montez-y dès l’aube, quand le temple n’est pas encore noir de monde, et que la vallée, les bambous et les rizières en contrebas sont enveloppés d’une couche de brume. Les pics de granit sont couronnés de beaux stupas blancs qui se découpent dans la verdure. Vous comptez partir à Lampang ? Le Wat Chaloem Phra Kiat est un but de randonnée immanquable.

Un temple aux multiples noms

Le Wat Chaloem Phra Kiat est un monastère de rang royal, ce que trahit d’ailleurs son nom, dont l’équivalent en français est « Le Grand Temple Glorieux ». Sa dénomination officielle est Wat Chaloem Phrakiat Phrachomklao Rachanuson. Dans la littérature bouddhiste, il est parfois cité sous un autre nom : le Wat Phra Bat Pu Pha Daeng.

Histoire

Un temple historique dédié à Sri Sulalai, une concubine royale

Sa construction a été ordonnée en 1849 par le roi Nangklao afin de rendre hommage à celle qui l’a mis au monde ainsi qu’à ses ancêtres dont Lampang était la patrie. Malheureusement, Rama III mourut deux ans après l’année d’ouverture du chantier. L’édifice n’a été achevé qu’en 1858, sous le règne du roi Mongkut, le quatrième roi de la maison Chakri.

Des pagodes juchées sur des éperons rocheux

Du point de vue architectural, le sanctuaire a plus d’une caractéristique distinctive. Ses murailles fortifiées rappellent celles d’un château royal. Le terrain lui-même abritait autrefois un fort militaire appelé Pom Thapthim. Sa plus grande distinction réside dans ses nombreux stupas accrochés à des cols de montagne. On n’avait jamais entrepris pareil exploit dans toute la Thaïlande.

L’idée venait d’un honorable moine originaire de la région. À la tête d’une équipe de 40 manœuvres, il fit charrier les bétons, les pierres, les briques et les ferronneries au-dessus des crêtes rocheuses. Tous ces matériels ont été chargés et déchargés à dos d’homme. Aucune bête de trait ne les a aidés. L’occasion pour laquelle ils ont réalisé ces constructions est la cérémonie du deux centièmes anniversaires du souverain Rama IV. Il a fallu dix ans de travail acharné pour mener à bien le projet. On ne peut que s’incliner devant ce noble témoignage d’amour et d’humilité !

Aujourd’hui

Lové au pied d’une butte montagneuse, le Wat Chaloem Phra Kiat a été depuis les temps immémoriaux un centre de pèlerinage. Bouddha y aurait laissé son empreinte sur une plaque de pierre. Du matin au soir, une foule de fidèles pénètre dans le viharn principal pour se répandre en prières devant l’empreinte sacrée. Cependant, ni la marque de Bouddha, ni la pagode blanche de style Langka, ni la stèle de Rama III qui fait face au fleuve Chao Phraya n’attirent les groupes de touristes. Leur intérêt pour le temple est lié au cadre et au panorama époustouflant sur le sommet. À visiter à tout prix lors de vos prochaines vacances dans le nord de la Thaïlande.

Description du temple

Le monastère s’élève à 815 mètres au-dessus du niveau de la mer. Si vous n’êtes pas pressé, prenez la peine de visiter les bâtiments dans l’enceinte : la salle d’ordination, dont l’architecture marie subtilement les éléments thaïs et chinois, les deux viharns couronnés de tuiles de porcelaine, le stupa blanc, à l’intérieur duquel il faut découvrir les reliques du père du bouddhisme. Mais si vous n’avez pas assez de temps, oubliez l’architecture et concentrez-vous sur la randonnée.

La montée vers le temple

Le circuit se divise en deux étapes bien distinctes. La plupart des structures du temple sont visibles dans la zone inférieure de la montagne : le viharn, l’ubosot, un immense chedi, ainsi que les logements monastiques dont l’accès est interdit. Le clou de l’aventure vous attend à la seconde étape.

Pour ce faire, il faut monter à bord d’un songthaew garé à deux pas de l’entrée. Le ticket aller-retour est fixé à 80 baths (2,24 euros). Vu la topographie difficile du relief, le songthaew est, il faut l’admettre, le mode de transport par excellence ; une voiture légère n’y survivra pas. Dites-vous que la beauté unique des paysages en vaut le coup. La camionnette traverse une forêt dense de bambous, et parfois l’œil reconnaît un lézard emblématique de la région ou un envol de papillons. En vous arrêtant à un parking, profitez d’un joli coup d’œil sur les rizières et restaurez-vous dans un café. Ensuite, vous reprenez la route et parvenez à une volée de marches métalliques au bout de 200 mètres. Là s’arrête la voiture, et le reste du sentier se poursuit à pied.

La pente est douce sur les 400 premiers mètres, mais prend un caractère épique sur les 400 mètres restants. Des bancs en bambous ont été aménagés le long du sentier si jamais vous êtes fatigué et souhaité faire une pause. En escaladant les dernières marches, vous vous rendrez compte du courage et du dévouement nécessaire pour ériger ces pagodes au toit doré flamboyant, pointu comme les crêtes montagneuses sur lesquelles elles sont assises. Bravo pour le travail remarquable des ouvriers ! À côté du stupa se trouve une plate-forme d’observation, qui offre un point de vue extraordinaire sur la vallée et les villages environnants.

Infos pratiques

Prix et horaires d’ouverture

Le temple est ouvert tous les jours de 8 h à 17 h, y compris les jours fériés. L’accès du temple est gratuit en principe, mais vous devez régler des frais de 280 baths (7,84 euros) pour continuer la randonnée au sommet de la montagne. Les frais sont ventilés comme suit : 80 baths sont dus au chauffeur de pick-up tandis qu’un droit d’entrée de 200 baths est réclamé aux étrangers. Le temple bouddhiste est situé dans l’enceinte du parc national de Chae Son, d’où ce péage.

Quand y aller ?

L’avis des voyagistes est ferme : l’ascension du temple n’est envisageable qu’en période fraîche, soit entre novembre et février. Il est déconseillé, voire dangereux, d’y aller durant la période des averses. À propos de l’heure de visite, le matin est le moment propice à une balade romantique. Mais les photographes devront attendre vers 9 h ou 10 h, lorsque la brume est entièrement levée.

Comment s’y rendre ?

À notre connaissance, aucun bus public ne dessert le Wat Chaloem Phra Kiat. Profitez alors de votre véhicule privatif et de votre chauffeur pour vous y emmener. La distance du trajet est de 60 km au départ de Lampang en suivant la route 1035, contre 120 km au départ de Chiang Mai en coupant par une route secondaire traversant la colline.

Dans les environs…

La région de Lampang abrite un patrimoine naturel et culturel hors du commun. En sortant du Wat Chaloem Phra Kiat, dirigez-vous vers le parc national de Chae Son pour profiter de ses nombreuses sources thermales. Admirez la collection du musée de la céramique Dhanabadee ou enivrez-vous de l’ambiance du marché de nuit de Talad Gao.

Sylvain
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