Tout savoir sur le batik thaïlandais

Bien qu’il soit originaire d’Indonésie, le Batik détient une place importante dans la culture thaïlandaise. Utilisée pour la confection de vêtements traditionnels, cette technique d’impression sur tissu requiert un savoir-faire unique. Définition, procédé, visite d’atelier et initiation... On vous dit tout ce qu’il faut savoir sur le batik thaïlandais.

Qu’est-ce que le Batik ?

Définition du batik

Le batik est une technique artisanale d’impression sur textile. Les origines du Batik dans le monde remonteraient à plus de mille ans. Aussi appelée technique de teinture « à réserve », elle consiste à créer des motifs sur un tissu à l’aide de cire. Le tissu est ensuite coloré avant d’être trempé dans de l’eau bouillante pour extraire la cire et laisser apparaître les motifs.

Originaire d’Indonésie, et plus précisément de Java, le batik (provenant du javanais « titik » qui veut dire « point ») est aussi pratiquée dans de nombreux pays du monde comme la Chine, l’Inde, le Sri Lanka, la Malaisie, la Thaïlande, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Togo... 

L’histoire du Batik dans la culture thaïlandaise

En Thaïlande, l’art du Batik aurait fait son apparition avec l’ère Ayutthaya (1350-1767). Durant cette époque, le batik était principalement importé d’Inde et de Chine. Il était essentiellement utilisé par la cour royale. La production de batik en Thaïlande a vu le jour au XIXe siècle. On l’utilisait surtout pour confectionner des vêtements traditionnels et des tenues de cérémonie (comme le fameux sarong).

Des figures emblématiques du royaume ont permis l’essor de la technique du batik à travers le pays. On pense notamment au roi Rama VI qui fonda l'Académie royale de dessin et de peinture au début du XIXe siècle ou encore à la création du Thai Craft Center dans les années 1960 par l’artiste peintre Kamol Tassananchalee (l’un des plus grands peintres de batik thaïlandais). Ces deux institutions contribuèrent largement à promulguer la technique du Batik thaïlandais et à en faire une fierté nationale.

Les caractéristiques du batik thaïlandais

Contrairement au batik indonésien qui utilise des couleurs relativement sobres, le batik thaïlandais est plutôt connu pour ses teintes vives et soutenues comme le rouge intense, l’or, le jaune, le vert et le bleu. 

Quant aux motifs, le batik thaïlandais s’inspire généralement de la nature et des symboles traditionnels thaïlandais. On retrouve ainsi de nombreux motifs floraux (notamment les fleurs de lotus), des motifs animaliers (comme l’éléphant ou encore le Garuda, l’oiseau divin considéré comme l’emblème de la dynastie des Chakri, la famille royale thaïe) ainsi que des motifs bouddhistes.

Autre particularité du batik thaïlandais : l’utilisation de colorants naturels (issus des plantes, fleurs, épices...) plutôt que chimiques pour teindre les tissus.

Technique du batik : comment ça marche ?

La création de motif avec de la cire chaude

Le batik thaïlandais s’effectue sur des tissus blancs, généralement en soie thaïlandaise ou en coton. Les tissus sont tendus sur des tables spécialement conçues afin de pouvoir les travailler sans qu’ils bougent. 

La première étape du procédé consiste à créer des motifs à l’aide de cire chaude (traditionnellement de la cire d’abeille ou plus rarement de la paraffine). Pour ce faire, les artisans utilisent des tampons ou un canting, un outil en cuivre muni d’un bec verseur d’où s’écoule la cire pour réaliser des motifs (il se tient de la même manière qu’un stylo à plume). La cire permet de créer des motifs puisqu’elle protège le tissu de la prochaine étape : la coloration.

La coloration du tissu et le séchage

Une fois les motifs en cire réalisés, les artisans utilisent des colorants naturels pour teindre le tissu. Cela peut être effectué par le trempage du tissu dans un bain de teinture ou par le biais de colorants appliqués au pinceau ou au rouleau. 

Pour créer des effets de dégradé, les artisans utilisent parfois du gros sel et/ou des billes d’engrais qu’ils disposent sur le tissu. Cette technique permet de décolorer le tissu. 

Lorsque la coloration est terminée, le tissu est séché au soleil. 

Le retrait de la cire

Quand les colorants sont secs, place à la dernière étape : le retrait de la cire en trempant le tissu dans une bassine d’eau bouillante. Dans certains cas, la cire est retirée à l’aide d’un fer à repasser. C’est seulement après cette étape que l’on découvre le rendu final. Les parties du tissu qui étaient, jusqu’alors, recouvertes de cire conservent la couleur naturelle du tissu alors que le reste du tissu est entièrement coloré.

Visiter un atelier de Batik et s’initier aux techniques

Vous avez envie de découvrir le processus de fabrication du batik lors de votre voyage en Thaïlande ? Nous pouvons vous mettre en relation ou vous organiser une visite d’un atelier de batik lors de votre séjour. L’occasion de voir les artisans à l’œuvre et de vous initier aux différentes étapes et techniques ! Dans la plupart des cas, vous pourrez même repartir avec votre propre création en batik. 

Selon la région où vous vous trouverez, vous pourrez même combiner expérience artisanale et rencontre avec une minorité ethnique de Thaïlande. En effet, de nombreuses communautés tribales, comme les Hmongs, perpétuent l’art du batik.  

Et si vous n’avez pas le temps de participer à une initiation, on vous conseille tout de même d’aller visiter un atelier. En plus d’en apprendre plus sur le procédé, vous pourrez acheter quelques pièces de batik comme souvenir de voyage à ramener de Thaïlande.

Florine Dergelet